L'Antisèche #9 - Lancement de NextEdu & Enquête sur les classements (épisode 3/3)
Après plus d'un an de publications et d'analyses, l'Antisèche entame un nouveau voyage et rejoint le cabinet de conseil NextEdu Europe.
Retrouvez dans ce numéro une annonce inédite, ainsi que la suite et la fin de l’enquête sur les classements des Grandes Ecoles de Commerce et de Management : ne manquez pas la présentation à télécharger en fin de numéro.
Bonne rentrée à tous les lecteurs de l’Antisèche !
Une fois n’est pas coutume, la première partie de ce numéro est dédiée à une annonce personnelle et à l’avenir de cette newsletter :
J’ai le plaisir de m’associer avec Mehdi Cornilliet, créateur de la Revue ETF et ex-CEO du groupe 2Empower, pour lancer et diriger le cabinet de conseil NextEdu Europe. Après une expérience en fonds de Private Equity, puis en Asset Management au siège du groupe Stellantis, j’ai souhaité dédier la suite de mon parcours professionnel à ma passion et à l’enjeu le plus important dans la construction de la Société de demain.
Après plus de 4 ans à travailler sur des projets communs avec Mehdi, nous avons souhaité structurer un véritable partenaire de croissance pour les acteurs de l’enseignement supérieur, capable de proposer un écosystème complet de solutions.
Du conseil en stratégie, aux services de due diligence et de conseil M&A dans un contexte de consolidation du marché, et aux études de marché sur-mesure : NextEdu accompagne les établissements face aux enjeux de demain. Contactez-nous afin de recevoir une présentation complète.
Place désormais au dernier épisode de l’enquête sur les classements des Grandes Ecoles de Commerce et de Management.
Dans l’épisode précédent…
Les deux premiers épisodes de l’enquête sur les classements des Grandes Ecoles de Commerce répondent aux trois problématiques suivantes :
Quels sont les principaux biais du système des classements des Grandes Écoles de Commerce et de Management ? Quel est l’impact général des classements sur les étudiants, et notamment sur leur choix d’école ? Sont-ils cohérents avec les critères les plus importants pour les étudiants ?
On y démontre notamment que les classements médiatiques et le classement SIGEM comportent un nombre important de biais de construction en tous genres. Pourtant, ces classements jouissent d’une influence exorbitante sur les étudiants, alors même que leurs méthodologies ne sont pas alignées avec leurs attentes.
Peut-on alors proposer des pistes de solutions à ce système plein de paradoxes ?
Quels leviers d’action envisageables ?
Il est illusoire d’imaginer un retour à un monde sans classements - bien que ces derniers n’aient émergé qu’à partir des années 80/90, soit bien après la création de bon nombre d’écoles. On propose néanmoins trois leviers d’action plus ou moins réalistes face aux défaillances du système des classements.
Anecdote : les tous premiers classements des écoles de commerce se fondaient uniquement sur des avis de panels de recruteurs : un critère qui n’est jamais pris en compte aujourd’hui, bien que figurant systématiquement parmi les 3 plus importants pour les étudiants (voir épisode 2).
Informer : au-delà de rendre transparentes et précises les méthodologies des classements que les étudiants consultent avant d’investir plus de 50 000€ dans leur école (pondérations, construction des critères, etc.), il manque un vrai travail d’information auprès des étudiants qui pour la plupart ignorent tout de ces méthodologies.
Corriger : pourrait-on imaginer aligner les critères employés par les médias sur les critères importants pour les étudiants ? Rappelons que certains critères classants comme les critères ESG arrivent en systématiquement en dernière position parmi ceux importants pour les étudiants. Au contraire, les critères les plus importants pour les étudiants ne sont quasiment jamais pris en compte par les médias.
Compléter : peut-on dépasser le concept du classement et proposer de nouveaux outils ? Avec certes ses défauts propres, une classification par Analyse en Composantes Principales (méthode statistique) pourrait compléter les sempiternels classements et apporter de nouvelles clés de lecture aux étudiants dans leur choix d’école. J’avais notamment réalisé en 2021 une étude pour Major-Prépa sur le sujet (qui ne sera pas détaillée davantage ici).
Certaines propositions feront sourire par leur touche de naïveté. Pourtant, corriger les méthodologies employées ne nécessite pas toujours des ressources exagérées : zoom sur le deuxième point proposé.
Améliorer une méthodologie de classement au niveau “macro”
On propose deux échelles d’amélioration des méthodologies employées par les médias. La première, dite “macro” consiste à modifier la logique de construction du classement.
Tous les classements sont construits sur un score global, lui-même construit à partir de sous-scores attribués à des critères. Or, rares sont les sous-scores prenant en compte la dispersion des notes entre les écoles.
Exemple théorique : imaginons un critère “ouverture sociale” pour 10 écoles. La plupart des médias attribuent une note de 1 à 10, 10 étant la meilleure école par rapport à ce critère. Cette méthode de notation discrète ne peut refléter l’écart réel entre deux établissements. Une normalisation des données est a minima nécessaire.
Au-delà du manque de normalisation, sur certains critères considérés en absolu (exemple : “nombre de préparationnaires dans la promotion du MiM”, “nombre de nationalités présentes sur les campus”) certaines écoles peuvent être avantagées ou handicapées par un effet de taille ou de choix stratégiques (école internationale ou locale par exemple).
Dans l’épisode 2, on démontrait par ailleurs que les critères les plus importants pour les étudiants dans le choix de leur école n’étaient quasiment jamais représentés (ou mal représentés) dans les classements médiatiques : la sélectivité, la reconnaissance par les employeurs, et les niveaux de salaires et d’employabilité à la sortie.
L’étude de ces critères “qui comptent” pour les étudiants permet d’imaginer un recalibrage des pondérations de ceux utilisés par les médias. L’exemple du classement Challenges - l’un des classements francophones les plus sérieux - est illustré ci-dessous :
Sur le tableau de gauche figurent les catégories de critères classants évalués par Challenges par ordre d’importance (rang par pondération décroissante ; “Abs” pour “Absent”). À droite figurent par ordre d’importance les critères les plus importants dans le choix d’une école pour les étudiants en CPGE ECG et en Grande Ecole de Commerce.
Au centre figure une proposition de recalibrage : une flèche rouge pour un retrait du critère, une flèche verte pour une introduction, une flèche bleue pour une augmentation ou une diminution de la pondération.
Améliorer une méthodologie de classement au niveau “micro”
La deuxième échelle proposée consiste à améliorer directement certains critères classants. Le tableau suivant propose quelques pistes de modifications. Notons que ces pistes ne sont envisageables qu’avec une pleine coopération des écoles classées et des classeurs… et qu’il restera toujours des biais parmi les critères améliorés proposés :
Cette enquête en trois épisodes sur les classements touche à sa fin. Vous avez apprécié cette Antisèche ? Partagez-là à votre réseau :
Téléchargez la présentation synthèse ci-dessous en PDF afin de conserver votre Antisèche de l’enquête sur les classements des Grandes Ecoles de Commerce et de Management :
“Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes, L’univers est égal à son vaste appétit. Ah ! Que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit ! [...]"
Baudelaire, Les Fleurs du Mal (“Le Voyage”, CXXVI)